L’hôtellerie-restauration, contrainte d’embaucher par défaut car les besoins ne sont pas comblés
L’hôtellerie-restauration, secteur majeur de l’économie française, peine à attirer les candidats. Et lorsqu’il y parvient, attire beaucoup de candidatures qui ne correspondent pas à ses attentes. Les candidats n’ont, la plupart du temps, pas les diplômes ou compétences nécessaires ; ce sont des étudiants souhaitant mettre un peu d’argent de côté ou des chômeurs de longue durée qui peinent à trouver un travail. En dehors du manque de candidats expérimentés, certains corps de métiers ne sont pas attractifs. En particulier, à cause de la difficulté des tâches : le métier de femme de chambre est l’exemple le plus frappant.
A cela s’ajoute le fait que parmi les recrutements, 60% sont ou seront seulement saisonniers. Les établissements font donc face à un manque de main d’œuvre constant.
@Pôle Emploi
D’après l’enquête BMO de Pôle Emploi, en moyenne, plus de 40% des projets de recrutements envisagés seront difficiles à réaliser. Soit plus de 105 000 projets sur près de 260 000.
En attendant, les professionnels du secteur se retrouvent contraints d’embaucher par défaut pour combler leurs besoins. Notamment pendant la période estivale.
Comment expliquer cette tendance ?
Cette tendance n’est pas commune à toute la métropole. Certaines régions sont plus touchées que d’autres. Le Grand Ouest en est l’illustration même : les établissements peinent globalement à recruter. Ce manque de main d’œuvre peut s’expliquer par une défaillance du système de transport en commun dans certaines zones. Ou même par le nombre restreint de projets de recrutement prévus. A titre d’exemple, la majorité des projets prévus dans le secteur hôtellerie-restauration est concentrée dans le Sud-Est.
Il y a également un manque de jeunes dans les métiers manuels, hors métiers de bouche. Le CIFAM, centre de formation d’apprentis de la chambre des métiers et de l’artisanat de Loire Atlantique en est un exemple : il est vide.
En dehors de ces aspects « techniques », la représentation des métiers du secteur dans l’inconscient collectif joue beaucoup. Pour de nombreuses personnes, l’hôtellerie-restauration est synonyme de :
- Tâches physiquement difficiles à réaliser. Par exemple, les établissements peinent à recruter des femmes de chambre.
- Heures supplémentaires non payées
- Volume d’heures de travail important
A cela s’ajoutent des horaires de travail contraignants (très tôt ou très tard). Actuellement, peu de jeunes acceptent de travailler les soirs et week-ends.
L’hôtellerie-restauration fait face à des difficultés de recrutement malgré son importance dans l’économie française et ses débouchés et opportunités de carrières. Cette tendance s’explique par de nombreux facteurs : zones mal desservies, tâches difficiles à accomplir, horaires peu arrangeantes.